Vers l’Ouest les premiers terrains piégés dans le proto-Bassin de Mons invitent à rejoindre le monde des Iguanodons. Plus de trois cent mètres de sédiments continentaux, argiles et sables chargés de débris végétaux, encore exploités à Hautrage, sont le souvenir d’une plaine alluviale à la végétation luxuriante et parsemée d’étangs, où les Iguanodons et autres crocodile et salamandre venaient s’alimenter il y a environ 125 Ma. Les lacs perchés à l’aplomb des effondrements karstiques ne sont pas loin ; un peu à l’image des dépressions actuelles superposées aux effondrements miniers d’Harchies. Le paléo-lac de Bernissart sera le piège fatal à près de trente Iguanodons. D’autres squelettes de dinosaures y dorment encore, comme l’a révélé un récent sondage scientifique. En opposition avec ces géants, les micro-vertébrés d’Hainin nous remémorent que la disparition des dinosaures, il y a 66 Ma, a ouvert la route aux mammifères et ainsi aux Primates.
Au Nord-Ouest, à Basècles, le substratum du Bassin de Mons recèle un marbre unique au monde, un marbre noir autrefois très recherché. Retournant quelque peu sur nos pas, le substratum refait surface à la faveur de la tranchée du canal Nimy-Blaton, livrant des minéraux rarissimes nichés dans les fractures de ses radiolarites. Ici, la couverture est formée de sables thanétiens dont le sommet, grésifié, arme les collines de Blaton, Grandglise et Stambruges. C’est la pierre de sable utilisée depuis les romains dans le bâti vernaculaire, mais aussi dans le patrimoine religieux et industriel jusqu’au 20e siècle.
Omniprésent par ses effets plus ou moins directs dans l’Ouest du Bassin, le substratum paléozoïque se rappellera encore à nous par différents aspects de la circulation souterraine d’eaux thermales, à Saint-Ghislain (sondage géothermique), Baudour (tunnels inclinés de captage) et Stambruges (résurgence d’eaux chaudes profondes).
Volume 3, Itinéraire 2 : Le Nord-Ouest du Bassin de Mons
Itinéraire 2 : carte du parcours
Géoparc du Bassin de Mons 