Volume 5 : Itinéraire 4, la Thuidinie et Sud-Est du Géoparc

La plupart des sites observés s’échelonnent le long de la vallée de la Sambre, laquelle entaille le substratum du Sud-Est du Bassin de Mons. A ce dernier appartient encore le Paléocène-Eocène d’Erquelinnes et ses fossiles de vertébrés, dont le curieux Champsosaure, reptile à l’appartenance incertaine. La Sambre, en dégageant la couverture méso-cénozoïque, a mis au jour le socle paléozoïque à proximité de la Faille du Midi et, en particulier, près du lieu de sa découverte historique à Binche. On la retrouvera près de Landelies avec des complications tectoniques liées au Massif charrié de la Tombe où se trouvent impliqués de façon complexe les terrains dévono-carbonifères. Les roches siliciclastiques, bien présentes, donnent l’occasion d’observer des particularités tectoniques, tectoglyphes et plis disharmoniques, ou sédimentologiques, comme des traces de courant. L’implication de ces roches dans la structure du synclinorium de Dinant est particulièrement didactique dans la vallée de la Thure. Mais la région est surtout célèbre pour ses calcaires et pour les organismes constructeurs, coraux et stromatopores. Certains calcaires, une fois polis, acquièrent des couleurs et des motifs qui en font un matériau très recherché pour la décoration. Tel est le marbre Sainte-Anne dont la diffusion fut mondiale à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Une telle abondance de matériaux a peut-être favorisé la constitution d’un patrimoine riche et varié, notamment châteaux, églises et abbaye, sans oublier les jardins suspendus de Thuin. La région porte aussi les traces de son histoire quaternaire. Celles-ci sont inscrites dans les cours anciens des rivières dont on suit les terrasses et les captures, et dont on repère les méandres abandonnés.